3 choses à savoir pour acheter son premier télescope
- Sylvain Andrey
- 26 mars
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mars
L'astronomie est une passion fascinante qui permet d'explorer l'univers depuis son jardin. Pour bien commencer, il est cependant essentiel de choisir le bon télescope en lien avec ses désirs et ses objectifs. Avec une offre très variée sur le marché qui ne facilite pas la prise de décision, voici trois éléments cruciaux à prendre en compte avant d'acheter votre premier télescope.
1. Comprendre les différents types de télescopes
Il existe principalement trois types de télescopes, chacun ayant ses propres avantages et inconvénients :
Télescope réfracteur aussi nommé lunette astronomique : Inventé par Galilée, il utilise des lentilles pour collecter et focaliser la lumière. Il est idéal pour observer la Lune et le ciel profond grâce à son contraste et à la stabilité de son image. Il ne nécessite pas de collimation (c'est-à-dire l'alignement des miroirs), ce qui est un avantage pour les débutants et un gain de temps. Cependant, il souffre d'aberrations chromatiques (effets de franges colorées autour des objets lumineux) qui peuvent être corrigées grâce à des correcteurs/réducteurs vendus séparément sauf s'il est doté de lentilles en verre ED ou apochromatiques. Les réfracteurs de grande taille deviennent très coûteux.
Exemples : Sky-Watcher Evostar 90/900 ou 80 ED, Celestron Astromaster 102AZ
Exemple d'une lunette de la marque Skywatcher. Les performances et la simplicité d'utilisation des lunettes astronomiques sont un réel atout pour le débutant en astronomie.
Télescope réflecteur (Newtonien) : Fonctionnant avec un miroir concave, il est parfait pour observer les objets célestes lointains comme les galaxies et les nébuleuses de faible intensité lumineuse. Il offre un excellent rapport qualité-prix à ouverture égale. Cependant, il demande une collimation régulière, qui consiste à réaligner les miroirs pour optimiser les performances optiques. Un autre point à considérer est la présence d'aigrettes sur les images (petits pics lumineux autour des étoiles), causées par l'araignée qui maintient le miroir secondaire. Enfin, les tubes des Newtoniens sont souvent en métal mais des modèles en carbone, plus coûteux, existent, réduisant ainsi la dilatation thermique et donc les ajustements optiques
Exemples : Dobson Sky-Watcher 150/1200, Orion SkyQuest XT8
Les télescopes dits newtoniens permettent de capter une grande quantité de lumière en peu de temps ce qui a l'avantage de révéler des objets de faible intensité lumineuse.
Télescope catadioptrique (Schmidt-Cassegrain, Maksutov-Cassegrain) : Il combine lentilles et miroirs pour offrir une bonne polyvalence et une compacité accrue. Ce type de télescope est idéal pour l'astronomie planétaire et ceux qui veulent un instrument transportable avec une très bonne qualité d'image. Cependant, ils sont plus chers à ouverture égale que les Newtoniens et mettent plus de temps à atteindre l'équilibre thermique en raison de leur conception fermée. Certains modèles haut de gamme sont fabriqués avec des tubes en carbone pour minimiser la dilatation thermique et améliorer la stabilité optique.
Exemples : Celestron NexStar 6SE, Meade LX90 ACF
Plus adaptés pour l'observation planétaire, ces types de télescopes nécessitent une collimation régulière et très précise en raison du rapport f/d élevé.
2. Choisir la bonne ouverture et focale
L'ouverture d'un télescope (diamètre de son objectif ou de son miroir primaire) est le critère le plus important à prendre en compte en astronomie. Elle détermine la quantité de lumière collectée et donc la qualité de l'image observée. Le plus grand miroir du monde est en construction dans le désert d'Atacama au Chili et appartiendra au "Extremely Large Telescope" ou ELT. Voici ce que les différentes ouvertures permettent d'observer ou photographier :
Une ouverture de 70-100 mm est suffisante pour observer la Lune et les planètes avec détail.
Une ouverture de 130-200 mm permet d'accéder à des objets du ciel profond (galaxies, nébuleuses, amas stellaires).
Au-delà de 200 mm, le télescope devient volumineux et nécessite un support stable.
La longueur focale joue aussi un rôle important. Il s'agit du trajet que la lumière parcourt dans l'instrument optique jusqu'à l'observateur. Il entre notamment dans le calcul du rapport focal. Voici les types de focales :
Une focale courte (à partir de 400 mm) offre un champ large, idéal pour le ciel profond.
Une focale longue (à partir de 1000 mm) permet d'obtenir un meilleur grossissement, parfait pour les détails des planètes.
Le rapport focal (f/D = longueur focale divisée par l'ouverture, c'est-à-dire le diamètre) est aussi à considérer. Plus le rapport est bas, plus l'angle de vue et la quantité de lumière sont grands, plus il est haut, plus la portion de ciel observable est petite mais permet d'obtenir des détails très fins :
f/5 ou moins : Idéal pour le ciel profond (ex. : nébuleuses, galaxies).
f/10 ou plus : Idéal pour les planètes et la Lune.
Galaxie d'Andromède M31 photographiée à l'aide d'une lunette Skywatcher 80ed. Le rapport f/D de 6.3 offre un angle de vue trop petit pour accueillir la galaxie dans son entier et a donc nécessité de créer une mosaïque de quatre photos pour y parvenir.
3. Opter pour une monture adaptée
La monture joue un rôle fondamental dans la stabilité de l’instrument et le suivi des objets célestes. Son choix est crucial tant pour l’observation que pour l’astrophotographie :
Monture azimutale (AZ) : Simple à utiliser, elle permet de déplacer le télescope de haut en bas et de gauche à droite. Elle est idéale pour les débutants, mais nécessite un ajustement manuel régulier pour suivre les objets en mouvement grâce à de petites manivelles. Bien qu'elle soit disponible à un prix assez bas, ses performances sont limitées.
Exemples : Celestron Astromaster 70AZ, Sky-Watcher AZ-GTi
Monture équatoriale (EQ) : Plus avancée, elle compense la rotation de la Terre. Ce type de monture est recommandé pour les longues sessions d’observation et en particulier l’astrophotographie.
Exemples : Sky-Watcher EQ3-2, Celestron Advanced VX, ZWO AM5
Manette GoTo : Équipée d’un système informatisé, elle permet de pointer automatiquement les objets célestes grâce à une base de données. Cela nécessite que la monture soit motorisée et donc alimentée en électricité.
La mise en station
La mise en station est essentielle pour obtenir un bon suivi des astres. L'alignement sur l'étoile polaire est indispensable pour une monture équatoriale :
En manuel avec un viseur polaire : Il faut orienter l’axe polaire du télescope vers l’étoile polaire et ajuster la position grâce aux graduations du viseur.
Avec un système GoTo : Le télescope utilise un processus d’alignement automatisé sur plusieurs étoiles pour calculer sa position.
Avec une monture motorisée : Certains modèles incluent une assistance à l’alignement avec des réglages numériques pour faciliter le processus.
En conclusion
Si vous envisagez de faire de l'astrophotographie, le choix du télescope et de la monture est encore plus crucial. Voici quelques points clés :
Une monture équatoriale motorisée est indispensable pour compenser la rotation terrestre et obtenir des images nettes.
Un télescope avec un bon rapport f/D : Un rapport f/D autour de f/5 est idéal pour le ciel profond, tandis qu'un f/D plus élevé est recommandé pour les planètes.
Appareil photo numérique (DSLR) avec bague T : Permet d’adapter un reflex directement au télescope.
Caméras refroidies : Réduisent le bruit électronique et sont idéales pour la photographie du ciel profond.
Caméras planétaires : Offrent une haute cadence d’images pour capturer les détails des planètes.
Caméras monochromatiques vs couleur : Les caméras monochromatiques offrent une meilleure sensibilité, mais nécessitent des filtres, tandis que les caméras couleur sont plus simples d’utilisation.
Caméra de guidage : Utilisée avec une lunette guide pour améliorer le suivi des longues poses.

Acheter un télescope est un investissement passionnant. Prenez en compte le type de télescope, son ouverture et sa focale, ainsi que la monture qui l'accompagne. Avec ces conseils, vous serez prêt à explorer le ciel et à découvrir les merveilles de l'univers !
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